Baromètre des villes cyclables : un véritable succès à Nancy
Depuis le début du mois de septembre jusqu’au samedi 30 novembre au soir, les nancéiens étaient invités à évaluer la « cyclabilité » de leur ville sur l’enquête en ligne « Parlons vélo ». L’édition 2019 du Baromètre des Villes cyclables a connu un succès incroyable et inattendu en réussissant le tour de force d’obtenir plus de 184 000 réponses, qualifiant ainsi 763 villes. C’est un exploit extraordinaire, dépassant en volume le record du Fahrradklimatest 2018 du Fahrrad Club en Allemagne dont la FUB (Fédération des Usagers de la Bicyclette) s’est inspirée pour créer son baromètre.
Ce score impressionnant montre une nouvelle fois l’appétence actuelle pour le sujet vélo en France à quelques mois des municipales 2020, et ce au delà des cœurs de métropoles.
La carte des points noirs
Aide à l’utilisation : cliquez en haut à droite pour visualiser sur une même carte les tronçons et les points noirs puis utiliser le clic droit et la molette pour vous rapprocher de Nancy.
Les résultats détaillés de l’enquête tomberont début février 2020, lors du congrès de la FUB à Bordeaux. Toutefois, nous mettons à disposition dès aujourd’hui la carte « de chaleur » interactive qui compile les principaux points noirs de la circulation cyclable.
https://carto.parlons-velo.fr/
Ces points constituent des lieux difficiles à négocier pour les cyclistes de la Métropole et pour lesquels il n’existe pas d’alternative en site propre.
Notre analyse pour Nancy en quelques chiffres
(source : https://as-eden.org/barometre-des-villes-cyclables-edition-2019/)
- 6 communes de la Métropole qualifiée (>50 réponses de cyclistes)
- 1529 réponses sur Nancy
- soit 14,6 réponses pour 1000 habitants
- top 10 français de participation parmi les communes de plus de 20 000 habitants
- 2037 réponses à l’échelle de l’agglomération
Nos recommandations
Ce travail doit permettre d’aider la Métropole à identifier les priorités pour la mise en œuvre du plan vélo et du nouveau schéma cyclable hiérarchisé. Vue la perception des usagers sur certains axes visées, il faut donc prioritairement :
- Réaménager le « carré » de la gare (Foch, Mazagran, Poincaré, Saint Léon et Jeanne d’Arc) avec des pistes séparées physiquement du trafic de voitures dans chaque rue et un traitement sécurisant à chaque carrefour. Les stationnements doivent être limités au maximum sur ces axes, et partiellement réalloués aux rues adjacentes si possible. Il faut aménager ou maintenir autant que possible des axes en site propre pour les transports en commun. Il faut aussi protéger physiquement la zone d’entrée du lycée St Léon pour y éviter le stationnement sauvage aux heures de transit des élèves. Ceci doit s’appliquer de la même façon à tous les établissements d’enseignement.
- Traiter correctement la traversée Est-Ouest de Nancy : Un aménagement cyclable confortable rue St Jean/St Georges est nécessaire accompagné d’itinéraires de délestage lorsque la pression piétonne sera trop forte. L’axe Mon Désert / Charles III méritera également un aménagement cyclable pour une traversée directe et rapide. C’est en particulier une nécessité légale qui sera associée aux travaux de voirie pour la mise en place du nouveau tram, en vertu de la loi sur l’air. Nous serons particulièrement vigilants sur le respect de cette loi.
- Revoir les traversées ainsi que les carrefours attenants du pont des Fusillés et du pont de l’avenue Général Leclerc,
- Envisager un itinéraire cyclable Nancy – Vandœuvre par Jeanne d’Arc et/ou Jean-Jaurès puis Général Leclerc,
- Réaménager la place de la Commanderie jusqu‘au bas de la rue de Villers pour éviter l’ensemble des conflits d’usagers piétons / bus / vélo / voiture,
- Trouver des solutions pour l’avenue de Boufflers. Il s’agit d’un axe de transit voiture, bus et demain cyclable,
- Aménager le boulevard des Aiguillettes à Villers – Laxou,
- Aménager l’avenue du Général Leclerc et l’avenue de Bourgogne à Vandœuvre,
- Aménager l’avenue Carnot à Saint-Max,
- Aménager la rue de la République à Jarville.
Principe de hiérarchisation
Nous demandons d’appliquer sérieusement le principe de hiérarchisation pour tous les modes de transport. Il vise à concentrer le trafic de transit sur des itinéraires dédiés et à apaiser le reste de la voirie. Ceci implique un traitement différencié, et en particulier la suppression des places de stationnement des itinéraires de transit (sur laquelle on peut aussi considérer augmenter le nombre de voies de circulation), et des mesures de réduction du flux et de la vitesse sur la voirie résidentielle, sur laquelle des voies de circulation peuvent être supprimées et des places de stationnement ajoutées. Les quartiers résidentiels ne devront plus permettre le transit de véhicule souhaitant prendre un raccourci. La voirie cyclable doit impérativement être séparée du trafic motorisé (voitures comme bus) sur les itinéraires de transit et la voirie résidentielle, être suffisamment apaisée pour que le trafic des vélos ne requière pas de séparation physique, même pour de jeunes enfants.