Analyse EDEN concernant les nouvelles modalités de gestion Nancy Thermal

Intervention faite lors de la CCSPL du 25 janvier

La CCSPL est la commission consultative des services publics locaux de la Métropole du Grand Nancy à laquelle siège notre association EDEN : https://www.grandnancy.eu/la-metropole/democratie-participative

Nous invitons nos lecteurs à consulter le site de l’association “Le Bien Commun” pour plus d’informations sur Nancy Thermal et le différent judiciaire qui les oppose avec la Métropole : https://lebiencommun.org/

Nous n’avons pas d’a priori sur le mode gestion : nous souhaitons que la Métropole apporte le meilleur service possible dans les meilleurs conditions sociales et environnementales possibles regard des balances coûts / résultats et bénéfices / risques. Ainsi, bien que l’analyse juridique nous ai permis d’y voir plus clair sur les différents modes de gestion possible, l’affermage ne semble pas faire la preuve définitive de sa supériorité par rapport aux autres modes de gestion. Nous aimerions une simulation et des estimations des critères « qualité », « coûts / recettes » et « délais » dans tous les cas de figure, en transparence sur les risques et bénéfices pour les contribuables.

L’analyse du marché semble démontrer qu’il y a un potentiel de développement important pour le thermalisme dans notre région, avec un taux de conventionnement actuel avec la sécurité sociale de l’ordre de deux tiers des curistes dans la région et une part importante de la clientèle qui part faire ses soins dans d’autres régions. Un centre thermal intégré dans le tissu urbain et à proximité des réseaux de transports est incontestablement de bon augure.

EDEN s’inquiète des retards probables pour le lancement du service du fait de la lourdeur de la procédure de sélection du délégataire alors que les travaux vont se terminer d’ici la fin de l’année 2022 et qu’une commercialisation demande nécessairement de l’anticipation et un temps de promotion. Une régie publique aurait eu le mérite de pouvoir préparer le service au plus tôt, de recruter / former le personnel nécessaire et de lancer la publicité des services.

La Métropole va racheter les bâtiments construits si l’appel est perdu. Comment cela va-t-il se passer ? Qui évalue les montants ? Est-ce que ce sera une expertise des domaines ?

Dans le contrat résilié, il y avait des subventions importantes. 25 Millions d’investissement sur les 3 premières années ainsi que 2,2 millions par an pendant les 27 années, soit au total 86 millions d’euros. Il n’est pas fait mention de subventions ou autre compensation de service public dans l’appel d’offre projeté. Est-ce que nous devons en conclure qu’il n’y en aura pas du tout du fait de l’acquisition des bâtiments neufs ?

Nancy Thermal concerne aussi et surtout les métropolitains du fait de la fréquentation prévisionnelle de 400 000 usagers du pôle « bien être » et de 400 000 usagers/an sur le « sport et loisir », à savoir la piscine olympique et les piscines extérieures en été, qui est pour beaucoup de monde le seul loisir estival, lieu d’activité central et populaire, héritant de la piscine Louison Bobet. La fermeture anticipée et pour deux ans de Gentilly ainsi que la fermeture de la piscine de Vandoeuvre dès 2023 nous obligent à offrir un service de qualité et à tarif abordable pour toutes les bourses, conforme aux tarifs de « l’Aquapôle » de la Métropole.

Nous demandons la transparence sur les coûts et recettes pour la collectivité, avec de véritables simulations comprenant les marges d’erreur et la mesure du risque en fonction de chaque scénario.

Nous demandons également la transparence sur le statut des salariés, soit des 267 équivalents temps pleins. Sur l’appel d’offre que la Métropole semble vouloir mettre en œuvre, nous demandons à ce l’embauche en CDI soit stipulée pour tous ces postes. Par ailleurs, ayant en mémoire les prévisions de Valvital sur le précédent contrat, nous constations que 93 % des salariés étaient payés entre 1200 € et 1320 € (salaire net), ce qui nous paraît très peu au regard des qualifications requises (personnel médical, éducateurs, surveillants, commerciaux, administratifs, agents, etc). Est-ce que ces estimations des masses salariales ont été revues à la hausse ?

Nous proposons d’inclure une clause environnementale dans l’appel d’offre, avec une démarche QSE (Qualité Santé Environnement) rigoureuse, dans laquelle la Métropole prendrait pleinement sa part lors des opérations de maintenance des « Grands Entretiens et Rénovations ».

En l’état, la proposition de la Métropole ne nous permet pas de lever nos doutes et nous proposons que la CCSPL émette un avis défavorable pour cette délibération.