Retour sur la visite de l’usine de tri des déchets de l’entreprise PAPREC à Dieulouard.
Contexte général de la visite
La loi oblige d’étendre le tri des déchets à l’ensemble des plastiques. Sur la Métropole du Grand Nancy, cette extension des consignes de tri est entrée en vigueur en Novembre 2020. Cela signifie que les habitants de la Métropole peuvent mettre (presque) tous leurs emballages dans l’écosac ou la benne jaune. Les déchets collectés sont acheminés à l’usine de tri PAPREC à Dieulouard (environ 10 km au Nord de Nancy).
Organisée par EDEN, en lien avec la Direction des déchets ménagers de la Métropole, la visite avait pour objectif de sensibiliser au tri, voir l’usine en fonctionnement et comprendre les limites du tri sélectif. Ainsi, le samedi 06 novembre 2021, notre petite équipe de membres d’EDEN, de la communauté du Plan B et du Conseil de Développement Durable a été reçue par un agent de la Métropole et un agent de l’usine. La visite a débuté par le visionnage d’un court film sur l’entreprise, suivie de la visite des lieux et d’un temps d’échanges sur les refus de tri.
Nous avons pu entrer dans les différents bâtiments et voir la chaîne en fonctionnement mais nous n’avons pas pu entrer dans les cabines où travaille l’équipe de trieurs à la main. A l’étape du sur-tri manuel, chaque trieur est focalisé sur une matière.
Les différentes étapes du tri – le parcours d’un déchet
La plaquette de l’entreprise explique les différentes étapes qui nous ont été présentées, de la pesée à l’entrée jusqu’à la formation des balles de matière: https://www.paprec.com/wp-content/uploads/2021/03/plaquette-paprec-lorraine-dieulouard-collecte-selective.pdf
Après le processus de tri, les déchets sont regroupés selon leur nature (différents types de plastiques, carton, métal) et compactés en balles. Ces balles sont ensuite vendues à des entreprises.
Quelques chiffres concernant l’usine PAPREC de Dieulouard
L’ancien centre de tri à CUSTINES traitait environ 20 tonnes par équipes, tandis que l’usine actuelle à DIEULOUARD en traite 60 tonnes/équipe. Les balles proviennent de l’ensemble du Grand Est, à l’exception d’une dizaine de communes. Avant la crise de la Covid, l’usine recevait 1000 balles de déchets/jour. Actuellement, l’usine en reçoit 2 000 à 3 000, ce qui équivaut à environ 200 tonnes/jour. 80% sont triées par les machines et 20% par le personnel. L’usine tourne 24h/24h en faisant les trois huit (sauf le dimanche) avec une cinquantaine d’employés (dont beaucoup d’intérimaires et de contrat à durée déterminée). La mécanique des machines est limitante dans le processus mais l’usine traite progressivement l’excédent de balles.
De nombreuses balles sont stockées sur le site en attente du tri ou en attente d’évacuation une fois la matière triée.
Les limites du tri – ce qui n’est pas recyclé
Sur les 200T de déchets/jour arrivant à l’usine, 45T ne sont pas valorisables. Ces refus sont dus à des déchets divers qui ne sont pas recyclables et ne devraient pas se trouver dans les écosacs ou bacs jaunes (ex. pierres, textile, objets divers) mais aussi les emballages fait de plusieurs matières (ex : les emballages de chips composés d’aluminium et d’une fine couche de plastique, le récent modèle de canettes de boissons rafraichissantes composé de plastique transparent et de métal, …). Le processus de tri n’est pas non plus parfait.
Pour compléter notre aperçu, l’émission de Cash investigation intitulée ‘Déchet : la grande illusion’, qui a été diffusée le 11 novembre 2021 sur France 2 (lien replay), a notamment filmé le fonctionnement d’une usine de tri de l’entreprise PAPREC et abordé les conditions de travail et d’emploi difficiles. L’entreprise PAPREC a répondu, via un communiqué (lien), à certains points concernant le recyclage abordés dans l’émission mais pas aux éléments sur les conditions de travail et d’emploi.
Crédits photos : EDEN