Classement Forêt de Haye : projet d’avis pour l’enquête d’utilité publique

Projet d’avis d’EDEN pour l’enquête publique de classement du Massif de Haye en forêt de protection

Communiqué de presse

Nancy, le 20 octobre 2013

L’association EDEN, Entente pour la Défense de l’Environnement Nancéien, souhaite que l’enquête aboutisse favorablement au classement du massif de Haye en forêt de protection. Eden est membre du collectif d’associations coordonnées par Flore 54 et œuvrant pour le classement du massif de Haye en forêt de protection. Dans ce cadre, une membre d’Eden, doctorante à l’Institut national pour la recherche agronomique (INRA )a participé au groupe de travail « Inventaire des sites naturels de la forêt ». Eden est également membre du comité de suivi du Plan de Déplacement Urbain du Grand Nancy et œuvre pour la diminution de la place de la voiture au profit des alternatives que sont les transports en commun et les modes actifs tels que le vélo et la marche à pied. Eden est membre du comité de suivi du plan de protection de l’air du Grand Nancy.

EDEN rappelle que ce massif de Haye présente  une grande richesse patrimoniale et environnementale qu’il convient de préserver et transmettre aux générations futures en bon état de conservation; il s’agit d’un poumon vert à proximité d’une zone habitée par plus de 260 000 habitants; cette zone de loisirs ouverte à tous est facilement accessible.

Le classement de la forêt en zone de protection permettra tout à la fois la pratique des sports et loisirs ainsi que la poursuite de l’exploitation de la forêt.

Seront également protégées la faune et la flore de cette zone, dans toutes leurs spécificités, ainsi que les ressources en eau destinée à la consommation des communes environnantes.

Eden membre du collectif approuve globalement le projet tel qu’il est présenté à l’enquête publique et note des avancées significatives sur les demandes formulées ou soutenues, notamment au niveau du Grand Nancy :

  • l’intégration d’une partie de la zone d’activité économique de Velaine dans le périmètre de protection,
  • les modifications apportées sur la zone du bois communal de Maxéville,
  • l’action de la ville de Laxou contre la sortie routière ou autoroutière envisagée sur la Sapinière, projet de voirie que le collectif d’associations a combattu depuis de début de l’action en 2006,
  • l’intégration du bois communal de Laxou La Sapinière dans le périmètre de protection (demande de la ville de Laxou, appuyée par les associations),
  • la zone exclue dans le « canyon » de Houdemont pour correction éventuelle du virage routier et améliorer ainsi la sécurité,
  • l’évolution de la municipalité de Ludres avec l’intégration dans le périmètre du Bois communal du Railleux,
  • les modifications proposées sur le plateau de Ludres en vue d’aménagements futurs dédiés aux loisirs,
  • l’intégration dans le périmètre du Bois Saint-Julien sur Villers Clairlieu (Bois appartenant à la ville de Nancy),
  • l’intégration dans le périmètre de toute la zone des Fourasses sur Villers-les-Nancy,
  • le refus de reculer les limites de la forêt sur la partie nord du lotissement de Clairlieu,
  • les zones d’exclusion proposées le long des autoroutes (45 m de part et d’autres depuis le terre-plein central), pour les routes départementales D40, D92, D909 et D90 et la route communale du Pont des vaches à Champigneulles (5 m de chaque côté en terrain plat et 10 m en terrain accidenté),
  • concernant les deux voies ferrées, 25 m de part et d’autre de l’axe,
  • le maintien à la fermeture à la circulation des voiries de dessertes forestières,
  • le maintien dans le périmètre de protection de certaines parcelles non boisées qui participent à « l’ambiance forestière ».

Eden membre du collectif d’associations n’approuve pas au niveau du Grand Nancy :

  • le refus d’inclure une partie du parc de loisirs dans le périmètre de protection tel que demandé par le collectif des associations. Le collectif des associations maintien sa demande de voir une partie (60 à 80 hectares) du parc de loisirs classé en forêt de protection,
  • la possibilité de réaliser un demi-échangeur autoroutier sur le secteur de Villers Clairlieu, projet qui aurait un impact néfaste sur diverses parties du massif de Haye.

Eden membre du collectif souhaite la prise en compte :

  • de la réduction au minimum des emprises utilisées pour la réalisation de travaux sur les zones exclues du périmètre le long des autoroutes (45 m de part et d’autre exclus), des routes départementales et communales (10 ou 5 m de part et d’autre exclus), l’objectif étant de laisser un maximum d’espace boisé sur ces zones,
  • sur l’ensemble des zones qui seront hors périmètre protégé, le collectif demande une vigilance accrue concernant certaines espèces protégées ( faune ou flore) comme la présence de la violette blanche  ( Viola alba), protégée au niveau régional et située sur l’emprise exclue de la partie des Fourasses sur le secteur de Laxou,
  • de la réalisation de passages à faunes dont  au minimum un sur le secteur des Baraques et un pour la petite faune sur le secteur des Fourasses. La mise en œuvre de ces aménagements devra se faire en concertation avec les associations naturalistes,
  • de la réalisation d’un corridor écologique sur la traversée et aux abords de la D 974 sur le haut de Chavigny (même si cette zone est hors périmètre de classement),
  • d’une très grande vigilance pour la protection des captages d’eau situés sur le massif ou à proximité immédiate. Au regard des risques potentiels liés à l’état des aménagements non conformes de certaines infrastructures routières, de nombreuses zones sont fragiles,
  • d’une amélioration rapide des conditions d’accueil proposées sur les deux aires d’autoroute situées sur le massif. Peut-on concevoir, sur des axes de transit internationaux, des aires de repos et de détente sans toilettes ? Connaissant bien entendu les problématiques liées à la situation géographique de ces lieux, peut-on continuer à voir les abords situés en forêt souillés de cette façon ?
  • d’une réduction de la vitesse sur les autoroutes à 90 km/heure dans les deux sens de circulations depuis Frouard jusqu’à la bretelle de la ZI de Fléville, de la bretelle de Richardménil jusqu’à la bretelle de Velaine (trafic plus fluide, pollution moindre et risques réduits…), afin de limiter la pollution liées à la vitesse des véhicule et ainsi d’améliorer la qualité de l’air
  • de la démarche engagée par M.le Préfet demandant au ministre une dérogation spécifique qui permettra les fouilles archéologiques en forêt de protection.

Actuellement le statut de forêt de protection ne le permet pas.

Pour demain, Eden membre du collectif des associations souhaite :

  • la prise en compte de la biodiversité et l’engagement des collectivités pour la mise en œuvre de la Trame Verte et Bleue sur tout le pourtour du massif avec intégration globale des franges et lisières non incluses dans le périmètre de protection,
  • une gouvernance améliorée et cohérente de la gestion de l’accueil du public sur tout le massif avec engagement de toutes les collectivités sur la mise en œuvre de la charte forestière,
  • la création des conditions d’une large concertation en lien avec le public et les associations notamment pour ce qui concerne les activités de loisirs sur l’ensemble du massif dont les promeneurs, les cyclistes et les cavaliers…
  • cette nouvelle gouvernance que nous proposons devra intégrer la valorisation des patrimoines qu’ils soient environnementaux, patrimoniaux ou archéologiques.
  • La mise en place d’un comité de suivi rassemblant toutes les parties concernées et particulièrement les associations ayant œuvré à l’aboutissement de ce projet.